L'histoire un peu givrée de la crème glacée !


Les origines de la glace sont assez incertaines, mais incontestablement elles ne viennent pas des Esquimaux mais d'Orient. Voici donc l'histoire un peu givrée de la crème glacée...


On sait que 3000 ans avant notre ère les Chinois consommaient déjà un mélange de riz écrasé et de lait sucré réfrigéré, ancêtre de nos glaces. Ce plaisir glacé antique s'exporte progressivement vers l'Occident au gré des conquêtes, des expéditions, et d'une galerie de grands hommes de l'Histoire friands des glaces.


Alexandre le Grand servait à sa cour des desserts à base de fruits, de miel et de vin, refroidis avec de la neige ; les Pharaons offraient à leurs hôtes des calices d'argent remplis de neige et de jus de fruits ; les Khalifes de Bagdad buvaient des sirops glacés du nom de sharbet ; l'empereur Néron envoyait des esclaves au sommet des Apennins pour y récolter de la neige et confectionner des desserts parfumés avec divers arômes.


Après la chute de l'Empire romain d'Occident, les invasions barbares et la naissance du Moyen Age, les délices raffinés venus d'Orient tombent aux oubliettes dans notre civilisation, tandis que le monde arabe continue de perfectionner les techniques de réfrigération et de se régaler.


Il faut attendre la fin du XIIIe siècle pour que l'explorateur vénitien Marco Polo rapporte la recette du sorbetto - dérivé italien du sharbet - qui fait rapidement fureur en Italie. 
L'art de la glace se développe notamment en Sicile où la neige et les fruits de l'Etna permettent d'élaborer de nouvelles saveurs et d'exporter des recettes inédites en Italie du Nord. 


En France, c'est seulement au XVIe siècle que la glace fait son apparition à la table de la cour grâce au mariage d'Henri II et de l'italienne Catherine de Médicis, que certains disent d'un caractère glacial. 


La mode est lancée à Paris pour le plus grand plaisir des papilles parisiennes et voit son apogée avec l'ouverture du café Le Procope en 1686, où le sicilien Francesco Procopio dei Coltelli (francisé sous François Procope-Couteaux) rafraîchit la recette. 
Il remplace le miel par du sucre, et ajoute du sel à la glace pour une meilleure conservation des sorbets. Pas moins de 80 parfums sont proposés à la table de ce restaurant qui accueille tous les intellectuels de l'époque.


Les délices glacés se répandent dans toute l'Europe, les recettes
s'enrichissent de crème et d'œufs devenant ainsi de vraies "crèmes
glacées", le chocolat et la vanille s'invitent.
L'Amérique se met au parfum au milieu du XIXe siècle grâce à des immigrés marchands ambulants, et se lance dans l'industrialisation du nouveau phénomène gustatif. 


Nous voilà donc en 1904, à l'Exposition Universelle de Saint Louis dans le Missouri. Les visiteurs de la foire y découvrent de nouvelles saveurs, le hot dog, le hamburger, le beurre de cacahuète, le Dr Pepper, premier soda... une véritable révolution culinaire assez peu diététique tout de même. 


C'est là qu'un marchand de glace se trouve à court de coupelle et dans l'impossibilité de vendre son stock. Son voisin, Ernst Hamvi, un immigré syrien qui vendait des "zalabias", de fines gaufres, a l'idée géniale, pour le dépanner, d'en rouler une en forme de cône et de la garnir de crème glacée... Nous sommes le 23 juillet, date anniversaire du premier cône glacé qui nous régale encore aujourd'hui.


A chacun son parfum, déguster un cône glacé c'est comme croquer la vie, ainsi que le dit Charles Monroe Schulz, père de Charlie Brown et de Snoopy :


"La vie, c'est comme un cône glacé : il faut savourer chaque
bouchée."


www.foliesdiluzzi.com


par : Albane de Maigret